Reconnu paradis incontestable de la villégiature, l’archipel des Seychelles accueille toute l’année de nombreux touristes. Mais à la période de la nidification des oiseaux de mer, certaines îles prennent une toute autre dimension.
« Bird Island », îlot perdu au large de Praslin, se couvre de milliers de Sterne fuligineuse ; 750 000 couples d’oiseaux nichent à portée de bec dans un vacarme assourdissant. Non loin de là, dans le calme de la palmeraie, les Noddis bruns nichent au cœur des palmes ; leurs congénères, les Noddis à bec grêle transforment les rares feuillus en HLM et la Gygis, surnommée « fée des Seychelles », enchante les arbustes des bords de plage de son plumage immaculé.
Les zones herbeuses, quant à elles, sont le refuge des limicoles ; des tournepierres peu farouches fouillent le sol en compagnie de pluviers argentés et de bécasseaux cocorlis. Pendant ce temps, le discret phaeton niche, à l’abri des regards, dans la souche d’un arbre mort.
L’émotion qui se dégage de Bird Island est semblable à celle que l’on ressent lors d’une visite sur Cousin où le Dayal des Seychelles, rare et endémique, fait le bonheur des ornithologues. Même les îles les plus habitées recèlent des merveilles, la Digue est hantée par la veuve des Seychelles, le perroquet noir survole la Vallée de Mai sur l’île de Praslin et partout planent les roussettes géantes.
Les Seychelles, archipel isolé au milieu de l’océan indien, ont su, malgré une activité touristique intense, protéger une végétation et une faune uniques au monde.
Anne VAISSIERE
le 13 septembre 2004
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